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05-05-2024
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La législation Islamique : Les liens familiaux - Le mariage - Leçon (02-17) : La garde des enfants 1.
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Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Introduction :

  Louanges à Allah, Le Seigneur de l’univers, que la paix et la bénédiction soient sur Le Prophète Mohammad le fidèle à ses promesses et le probe.
 O Allah nous ne connaissons que ce que Tu nous as appris, Tu es L'Omniscient, Le Sage ; O, Allah apprends-nous ce qui peut nous être utile ; fais que notre science nous soit rentable  et fais- nous apprendre davantage ; aide-nous à discerner Le vrai  et à le suivre, aide-nous à distinguer le faux et à l’éviter ; rends-nous de ceux qui écoutent les discours et en adoptent les meilleurs ; fais-nous compter par Ta Miséricorde parmi tes serviteurs probes.

La garde de l'enfant dans L'Islam :

  Chers frères, avant de parler de la garde de l’enfant, il y a un sujet qui s'y rattache : celui de 

La clémence insérée dans le cœur des parents envers leurs enfants  :

  Allah Exalté Soit-Il a assumé aux parents la responsabilité de l'éducation de leurs enfants. Or, si Allah Exalté Soit-Il n'avait pas rendu le fils aimé de ses parents par ses gestes et ses pauses, par ses paroles et ses réactions, par tous ses comportements, aucune mère n'aurait éduqué son enfant d'après ce qu'elle entend. 
  On est devant une histoire symbolique : Une mère embrassait son enfant alors qu'elle faisait cuire le pain dans le four ; un probe a été touché par la miséricorde de cette mère qui embrassait son enfant à chaque fois qu’elle mettait un pain dans le four. Une idée passa dans l’esprit de cet homme vertueux  :
  « Ô Mon serviteur, il s’agit de Ma Miséricorde, si Je la lui ravissais de son cœur, elle jetterait son enfant dans le four »
  Si tu voyais une mère prendre soin de ses enfants ou un père bûcher pour eux, c'est un signe de La Miséricorde d'Allah pour ces petites créatures. Un Verset dans Le coran évoque Moïse (Paix sur lui), mais qui est autant valable pour tous les enfants du Monde, Allah Exalté Soit-Il dit  :  

(« Mets-le dans le coffret, puis jette celui-ci dans les flots pour qu’ensuite le fleuve le lance sur la rive ; un ennemi à Moi et à lui le prendra ». Et J’ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sous Mon œil.)

Sourate TÂ-HÂ  : 39

  Sans cette affection dont J'ai comblé ton petit être, personne ne t'aurait élevé. Si l'on imagine qu'Allah a ravi la miséricorde du cœur des parents, les hommes mourront, et l'espèce humaine se dissipera. Mais Allah Exalté soit-Il l'a introduite au fond de toute âme qu'elle soit mécréante ou croyante. Non seulement la mécréante élève son enfant, mais elle a des égards envers lui ; il en est de même pour  les animaux. Cette éducation grâce à laquelle l'espèce humaine s'ennoblit, et les enfants s'égayent entourés de la prévenance de leurs parents est un aspect de La Miséricorde d'Allah Exalté Soit-Il.
  Le Verset Divin suivant est en rapport étroit à ce sujet :

(Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement.)

Sourate AN-NISAA’ (LES FEMMES) ; 1.

  Avez-vous remarqué l’insistance à laquelle l'enfant a recours pour demander à son père de lui donner de l'argent afin d’acheter un manteau ? Peut-il le faire avec un inconnu qu'il croise dans la rue ? Bien sûr que non, mais avec son père il fait cela, insiste tellement et finit par se mettre en colère et grogner. Finalement, le père exauce le désir de son fils, se prive des nécessités pour le satisfaire. 
  Qu'est-ce-qui fait que le père satisfasse son enfant ? C'est Allah Exalté Soit-Il ! 
  Qu'est-ce-qui fait que l'enfant insiste dans sa demande et presse son père ? Évidemment c'est Allah Exalté Soit-Il.
  Quand tu vois un père traiter son fils avec égards, une mère entourer son enfant de soins, un enfant prendre conscience de la place qu'il occupe dans le cœur de ses parents qu'il charge de responsabilités trop lourdes, tu dois en déduire que c’est La Miséricorde Divine qui se manifeste. 
  Cependant, la disposition religieuse a garanti les intérêts de l’enfant qui a perdu son père, sa mère, ou dans le cas de divorce. C'est l’objet de notre présente leçon. Alors que le cas ordinaire (d’un foyer équilibré) est un prodige. 
  Une certaine idée m'a effleuré : Si minutieux et vigilants que soient les soins dont on entoure un enfant de la part de gens qui lui sont étrangers, et quoique soit la somptuosité du bâtiment dans lequel il vit : parcs, restaurants luxueux, salles de lecture, soins, conseils, professeurs disponibles, quand un enfant perd sa maman, rien ne peut l'en compenser. Toutes les possibilités disponibles pour lui faire oublier sa détresse ne peuvent lui faire oublier ce bon cher visage radieux de douceur. 
  Des villages d’enfants ont été établis dans lesquels des éducatrices touchant des salaires mensuels exorbitants, s'occupent d'eux, leur préparent la cuisine, font leur possible afin de les mettre dans une ambiance semblable à celle tenue par leur vraie mère, mais hélas ! Rien n'est apte à l'équivaloir. La même chose se passe pour le père que rien ne peut le suppléer. Lorsqu'un homme cherche à méditer à propos de La Miséricorde d'Allah Exalté Soit-Il, qu'il observe cette miséricorde originale qu'Allah a mise dans le cœur des parents tout naturellement.
  Le croyant se montre miséricordieux… mais envers qui ? Envers ses enfants, c'est d'ailleurs évident puisque c'est Allah Exalté Soit -Il Qui l'a insérée dans le cœur des parents. Quand La disposition religieuse a parlé de La Miséricorde du croyant, elle a désigné celle qui est publique. 
  Tandis que La Miséricorde particulière qu'Allah Exalté Soit-Il a insérée dans le cœur de chacun de nous, le serviteur n'y a aucun mérite ; tout comme l'élève qui utilise sa calculatrice à l'examen, écrit un grand chiffre sur l'écran et appuie sur le bouton du radical carré, il obtient la réponse en une seconde, peut-on dire que c'est son intelligence extrême qui a suggéré la réponse à l'appareil  ? Non, le mérite en revient à l'inventeur de la calculatrice ! Alors que nous autres, nous avons besoin de dix minutes pour obtenir la réponse !
  Parallèlement dit, le père et la mère qui traitent leur fils avec égards, n'ont aucun mérite envers lui, ils ne font que leur devoir. C’est pourquoi, on a besoin de méditer cette situation normale. Pour cela on dit : L'Univers vous suffit comme Prodige.
  La vie continue sans divorce, sans séparation, sans désaccord, sans décès. Cette famille mène une vie naturelle, le père travaillant nuit et jour, la mère veillant sur ses enfants, tout son souci se résume à les voir mener un bel avenir. Cette situation dénote de la miséricorde divine. Mais la disposition religieuse comme je l'ai dit plus haut, garantit au petit enfant ses intérêts dans des circonstances exceptionnelles comme le décès et le divorce.

Définition de la garde de l’enfant, et le jugement relatif aux grands enfants :

  Les jurisconsultes (les hommes Du Fiqh) l'ont définie ainsi : (Préserver le petit, la petite et l’enfant handicapé démuni de raison et de volonté, s'engager à tenir leurs intérêts, à les protéger contre ce qui leur nuit ou leur fait du tort, les éduquer physiquement, psychiquement, et mentalement, afin qu'ils puissent faire face aux incidents de la vie, et assumer leurs responsabilités.) 
  La définition fournie est minutieuse ; pourtant on doit s'arrêter à un point dans cette définition (Le petit ou la petite) mais qu'en est-il du grand ou de la grande ?
  Le grand garçon est libre de vivre indépendant, seul, ou avec ses parents. 
  Alors que la jeune fille ne peut s'émanciper afin de préserver sa réputation, ce qui veut bien dire qu’il n'est guère permis à la jeune fille même si elle atteint ses vingt ans, de vivre seule, pour ne s'exposer à aucun danger ou ne courir aucun risque de corruption ou alors les gens s'imaginent le mal là où il n'y a aucun mal. Le mal peut ne pas se produire mais cela n’empêche pas les gens d’avoir des illusions. Il est donc prohibé à la jeune fille de se compromettre en vivant seule. Il s’agit là d’un avis personnel.
  L'adulte et l’adolescent qui sont passés à l’âge de puberté ne subissent pas les conditions de la garde.  De même on ne peut les surnommer d'orphelins. Si c'est un garçon, il a le droit de s'isoler car il peut se passer de ses parents- bien que cela ne soit pas recommandable- sans s'éloigner d'eux, et sans couper ses liens avec eux. Si c'est une fille, elle ne peut vivre seule, son père est en droit de l'en empêcher, car il ne peut supporter que quelqu'un la corrompe, et lui provoquer l'offense à elle et à ses parents ; si son père est mort, il incombe à son tuteur et à ses parents de lui interdire de vivre ailleurs : c'est un petit commentaire relatif au jeune garçon et à la jeune fille.

Le droit des petits à la garde incombe à la mère :

  Quant à la définition relative au petit et à la petite les jurisconsultes disent : 
  (Préserver le petit, la petite et l’enfant handicapé démuni de raison et de volonté, s'engager à tenir leurs intérêts, à les protéger contre ce qui peut leur nuire ou leur fait du tort et les éduquer physiquement, psychiquement, et mentalement afin qu'ils puissent faire face aux incidents de la vie et assumer leurs responsabilités. 
  La garde des enfants est un devoir, la négliger expose l'enfant au danger et à la perte, c'est un dû naturel, car le petit a besoin de quelqu'un qui prenne soin de lui, le protège, lui fournisse ses nécessités, et entreprenne de l'éduquer. Le droit de garde est prioritaire à la maman. 
  D'après Abdullah Ibn ‘Amr Ibn al-Âs (qu'Allah Soit Satisfait d'eux)  :

((Une certaine femme a dit  : O, Messager d'Allah, mon fils que voici avait mon ventre comme abri, je l’ai allaité, mon giron lui servait de refuge, son père s'est séparé de moi, et prétend me le ravir !  
((Tu es plus en droit que lui d’en avoir la garde tant que tu ne te seras pas remariée)) lui dit le Messager d'Allah Salla Allah Alayhi Wa Sallam 

Al Hakim dans « al-Mustadrak”

  Du moment où l’enfant a droit à la garde le juge est fondé à obliger la mère qui ne peut s'y soustraire, surtout que le petit a besoin de sa présence à ses côtés, afin qu'il  acquière son  droit en éducation et en discipline. Pourtant si l'enfant a une grand-mère qui consent à le garder après le refus de la mère, bien que celle-ci ait le devoir de l'éduquer, alors qu'elle a perdu le droit de le garder (j’attire votre attention sur la différence entre devoir et droit), car son droit d'éduquer son enfant une question d’ordre naturel et constitue un fondement de base.
  Donc, en présence d’une autre personne qui accepterait la garde de l’enfant au cas où sa propre mère la refuse, cette dernière perd son droit de garder son enfant non son devoir de l’éduquer.
  On dit que le système d'éducation le plus noble consiste à éduquer un enfant au milieu de ses parents. C'est une évidence connue dans le monde entier. On a fait des expériences sur des enfants qui ont été mis dans des circonstances bien spéciales- Soins extrêmes réservés à la santé physique et mentale, à l'alimentation, aux jeux, aux études ; Malheureusement, personne n'ignore que l'enfant élevé loin de sa mère est victime de maladies psychiques, ou exposé à ces maladies beaucoup plus que celui qui est entouré de soins maternels, car il a été prouvé qu’aucune autre femme en dehors de sa mère ne peut communiquer à l’enfant les principes et les sentiments nobles.
  Voilà pourquoi quand tu vois que la moitié de certains peuples sont des enfants illégitimes et vivent dans des dispensaires et dans des orphelinats, sache donc que ce peuple sera agressif et prendra plaisir à nuire aux autres peuples. Des statistiques ont démontré que la moitié de certains peuples européens sont à l’origine des enfants naturels.   L'enfant qui a profité de l'amour et des soins maternels ne supporte point faire du tort à autrui, tandis que l'enfant qui a grandi, privé des égards maternels, est prêt à tout commettre sans scrupules du moment où les belles impressions maternelles lui ont été ravies ! 
  Sachez que le droit de l'enfant et de celle qui le garde tient toujours, mais le droit de l'enfant qui reçoit la garde est plus fort, la mère qui choisit la déchéance de son droit à garder son enfant n’annule pas le droit de celui-ci à la garde. Le plus noble aspect traitant de l'éducation de l'enfant c'est lorsque celui-ci grandit, entouré de la protection et des prévenances de ses parents qui l'élèvent physiquement, mentalement, et moralement afin de le préparer à mener son existence de façon réussie. 
  Quand les deux parents divorcés ont un enfant, la mère est plus en droit de la garde de son enfant que le père car elle est plus compétente et plus experte dans l'art des soins de la garde et de l'allaitement à moins d’un inconvénient qui empêche de lui donner la priorité, ou alors l’enfant pour une raison quelconque, se trouve amené à choisir celle qui le garde. De plus, elle dispose de plus de patience et de temps. Voilà pourquoi, on lui donne la garde avant toute autre personne, car il y va de l’intérêt de l’enfant.
  D'après Abdullah Ibn Amr Ibn al-Âs (qu’Allah soit Satisfait d’eux)

((Une certaine femme a dit  : O, Messager d'Allah, mon fils que voici avait mon ventre comme abri, je l’ai allaité, mon giron lui servait de refuge, son père s'est séparé de moi, et prétend me le ravir!
 Le Messager d'Allah (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) lui a répondu  :
((Tu es plus en droit que lui d’en avoir la garde tant que tu ne te seras pas remariée))

Al Hakim dans « al-Mustadrak”

  Si la mère se remarie, la garde de l’enfant passe au père, mais si elle préfère consacrer sa vie à l'éducation de son enfant, elle sera plus en droit de la garde. 
  Dans certains récits on raconte qu'Abou Baker (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
  '' La mère est plus affectueuse, plus gentille, plus clémente, plus tendre, plus parfaite, et a de la compassion ; C'est à elle qu'il incombe d'élever son enfant si elle décide de rester sans mariage.''

Hiérarchisation des ayants-droits à la garde de l’enfant :

  Du moment que la garde de l’enfant se limite à la mère en priorité, les jurisconsultes ont jugé que la parenté du côté maternel prévaut à la parenté du côté paternel ; la hiérarchisation des ayants-droits à la garde doit être respectée comme suit  :
  En premier lieu on nomme la mère, à moins qu'il n'y ait un inconvénient qui empêche le juge de le faire ;  
  La garde de l’enfant passe ensuite à la mère de la mère puis à l’aïeule. 
  En présence d’un inconvénient quelconque, la garde passe à la mère du père, 
  Puis vient la sœur germaine de l'enfant (ayant les mêmes père et mère que l’enfant.)
  Puis la sœur utérine (ayant la même mère), 
  Puis la sœur consanguine (ayant le même père)
  Ensuite la fille de la sœur germaine
  La fille de la sœur utérine, 
  Puis la tante maternelle germaine 
  La tante maternelle utérine (qui a la même mère),
  La tante maternelle consanguine.
  La fille de la sœur consanguine.
  La fille du frère germain.
  La fille du frère utérin
  La fille du frère consanguin
  La tante paternelle germaine
  La tante paternelle utérine
  La tante paternelle consanguine
  La tante maternelle de la mère
  La tante maternelle du père
  La tante paternelle de la mère
  La tante paternelle du père
  En faisant prévaloir à chaque fois, la sœur germaine.
  Soit dit, laisser un enfant sans aucune surveillance est une chose illicite. Pour sûr, tout enfant doit disposer de l'une de ces parentes, une femme qui prenne en mains les droits de cet enfant. 
  Si le petit n'a pas de parentes femmes de ce côté ou si cette femme est incompétente, la garde de l’enfant passe aux proches parents du côté paternel selon la hiérarchie d'héritage.
  Le droit à la garde de l’enfant passe au père.
  Puis au père du père puis à l’aïeul.
  Puis au frère germain
  Puis au frère consanguin du père
  Puis au fils du frère consanguin.
  Puis à l’oncle germain
  Puis à l’oncle consanguin
  Puis à l’oncle germain du père
  Puis à l’oncle consanguin du père.
  Au cas de manque de proches parents paternels ou alors en cas d'incompétence si jamais il existe, le droit de la garde de l’enfant  passe aux tabous des hommes en dehors des proches parents paternels.
  Le grand-père utérin
  Le frère utérin
  Le fils du frère utérin
  L’oncle paternel utérin
  L’oncle maternel germain
  L’oncle maternel consanguin
  L’oncle maternel utérin
 Si le petit n'a aucune de ces parentés, ce qui est très rare, il incombe au juge de nommer une gardienne qui l'éduque. 
  La garde de l'enfant est une question d’une grande importance, que les parents doivent assumer selon la hiérarchie de la parenté, certains sont plus compétents que d'autres, d'abord on nomme les tuteurs car ils sont sensés veiller sur leurs intérêts, succède le plus proche puis le plus proche, et ce, en cas de leur absence ou alors en cas d’un inconvénient quelconque qui les empêche d’assumer la garde de l’enfant.
  En l’absence totale de parents proches il incombe au juge de lui trouver quelqu'un d'expert en matière de la garde.
  Dans une prochaine leçon, on va parler des conditions de la garde de l’enfant. -Notre leçon aujourd'hui a traité de la garde des ayants-droits parmi les parents doivent assurer selon la hiérarchie de parenté. La mère est plus en droit que le père de garder l’enfant, sachant que la garde est un droit commun au fils et à la mère, la mère perd ce droit dans certains cas. On a donné aussi une définition de la garde.

Quelques Hadiths à propos des bonnes œuvres et du péché :

  Nous citons à présent trois Hadiths prophétiques très importants car ils sont très éloquents et répondent aux questions qu'on me pose, Ils commencent tous par le mot (Birr)  : 1- en prononçant Birr : le terme signifie : les bons actes. 2- en prononçant Barr : il signifie : la terre ferme. 3- en prononçant Bourr  : il signifie : le blé. 

1- Al-Birr signifie ce qui réalise la quiétude de l’âme :

  Abou Tha'labah Al Khachni (qu'Allah Soit Satisfait de lui), a rapporté avoir dit  :  
  « O, Messager d'Allah, dis-moi ce qui m'est permis et ce qui m’est prohibé. »
 Le Prophète (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) est monté (sur la tribune) et a balayé du regard les environs puis il a dit : 

((Les bonnes œuvres (ou le Birr) c’est ce qui tranquillise l'âme humaine et calme le cœur. 
Le péché c’est ce qui trouble l'âme et perturbe le cœur, quelles que soient les consultations religieuses.))

Hadith cité par des gens de confiance, d'après al-Hakim et l’imam Ahmad. 

  Le problème ne consiste pas à trouver une consultation pour tout ce qui te passe par la tête, il y a des gens qui te donnent une consultation à la légère. Hélas! les consultations données aujourd’hui répondent aux intérêts privés, Il y a des fois ou l’homme commet des désobéissances et prétend que Le Cheikh d'Al-Azhar a donné cette consultation, est-ce-que ce Cheikh est en mesure de t'épargner Le Châtiment d'Allah Exalté Soit-Il ? Pour cela, Le Messager d'Allah Salla Allah Alaihi Wa Sallam a dit  : 

((… quelles que soient les consultations religieuses.))

  La dévotion  : consiste à délaisser ce qui ne renferme aucun mal pour prévenir ce qui implique du mal. Telle est la caractéristique du dévot qui ne dépasse pas les limites.   Allah Exalté Soit-Il n'admet guère en Sa Présence celui qui ose outrepasser les limites ; en fait  : 

((Deux Raka'ats accomplies par un dévot valent mieux que mille Raka'ats accomplies par quelqu’un qui ne craint pas Allah lorsqu’il se trouve seul autant qu’il le craint en public.))

  Je me rends compte de ton inquiétude quand tu t'enquiers au sujet de quelque chose, ta simple question traduit déjà ton angoisse.
  Lorsqu'un homme rentre chez lui à midi, prend son déjeuner, accomplit La Salât Du Duhr puis fait la sieste, a-t-il besoin de prendre l'opinion d'un homme de science religieuse sur ce qu'il a fait ? Rien de louche dans son comportement, il est serein, si tout est clair pour lui à ce point, il n'y a aucune raison qu'il pose des questions.
  Mais du moment que le doute ou l'inquiétude s'emparent de toi, ou que tu sens que tu n'es pas dans ton assiette, tu ne tardes pas à t'adresser aux Ulémas qui donnent leur consultation dont la meilleure consiste à délaisser ce qui ne renferme aucun mal pour prévenir ce qui implique du mal. 
  Au cas où on te fournit une réponse appuyée par Un Verset Du Coran, aussitôt tu es tranquille. Très souvent on me pose la question suivante : Est-il permis de prendre une rançon à celui qui a tué mon fils par mégarde ? Bien sûr que oui ! Allah (Exalté Soit-Il) dit : 

( Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n’y renonce par charité. Mais si [le tué] appartenait à un peuple ennemi à vous et qu’il soit croyant, qu’on affranchisse alors un esclave croyant. S’il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu’on verse alors à sa famille le prix du sang et qu’on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n’en trouve pas les moyens, qu’il jeûne deux mois d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage.)

Sourate AN-NISAA’ (LES FEMMES)  : 92.

  Gloire à Allah ! je vois des gens feindre la piété dans des situations licites, et accomplir des actes jugés prohibés en cachette. Lorsque la question que tu as posée est confirmée par une référence dans Le Coran ou dans Le Hadith, n’hésite pas à l’entreprendre. Mais quand la confirmation est faible, ou que le rapport entre la situation et le texte religieux porte à douter, à ce moment-là, tu devras t’enquérir auprès d’un savant religieux. Qui donc se permet de donner une consultation par la ruse et les détours  ?! 
Question : Puis—je voir ma belle-sœur ? ---Absolument pas ! 
  Mais quelqu'un d'égaré te donne une consultation suspecte  : tu as besoin d'emmener une fillette du quartier, la confier à la femme de ton frère pour qu'elle l'allaite, puis conclure un acte de mariage avec la fillette que tu annuleras par la suite, de cette manière la femme de ton frère devient ta belle-mère pour toujours ! 
  Ceci n’a rien à voir avec la consultation religieuse, ce n’est que de la perversion proprement dite. Pourquoi cela est-il prohibé ? Pour empêcher toute corruption qui s'accomplit par stratagèmes, cela n'a aucun rapport avec la religion; c'est d'ailleurs le stratagème auquel ont eu recours les Juifs qu'Allah Exalté Soit-Il a blâmés sévèrement :

((Les bonnes œuvres (ou le Birr) est ce qui tranquillise l'âme humaine et calme le cœur.)) 

  Ressentiras-tu de la sérénité en ajoutant de l'eau au lait dans la pièce d'à côté ? De la paix ? De la fierté ? N'as-tu pas honte de ce que tu fais ? Le mauvais acte s'accompagne toujours de trouble ; si quelqu'un te surprend en le commettant, tu te sentiras mal à l'aise !

((Le péché est ce qui trouble l'âme, et perturbe le cœur, quelles que soient les consultations religieuses))

  On entend souvent dire en faisant des désobéissances (Dis plutôt : tolérance) ; par exemple quelqu'un a vendu un article à crédit, le prix étant stable, le client dit  : voici le prix total, fais-moi à présent une réduction de six %. Cette réduction n’est que de l’usure, il dit :'' mon frère, dis plutôt tolérance''. Est-ce que cette réduction sera marquée dans ton registre ou alors traduite en acte ? Est –elle considérée ainsi à cause du paiement sur l’heure et en espèces ? Donne-lui la nomination qui te plaît, quoique tu dises c'est une usure! 
  Si une personne met un numéro d'immatriculation à un chariot, se transformera-t-il en voiture ? Bien sûr que non ! Surnommer quelque chose de vilain par un beau nom lui fait-il changer de nature  ? À dire tolérance au lieu d'usure, ne change rien.''  
  ((…quelles que soient les consultations religieuses))
 Le prix que tu offres doit être fixe. Quelle que soit l’intention du client, tu donnes un seul prix, que le paiement soit à crédit ou en espèces, il y a des gens qui lorsqu'ils vendent à crédit augmentent le prix! Une voiture qui vaut cent mille cash, devient cent-trente mille si le paiement se fera à crédit ! C'est clair comme le jour.
  Le remords qui ronge le serviteur outrepasse toutes ses convictions, si tu essaies de le persuader, cela ne changera rien. Lorsque l’homme s'imagine que dans la désobéissance réside le bien, il fait preuve de stupidité, la désobéissance n'incarne que le mal, ce que tu as amassé illicitement durant deux ans, se dissipera en une heure ou en un jour soit par un incendie, soit par une confiscation, ou un budget déficitaire. Quand Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) se rendait au souq, Il sollicitait Allah Exalté Soit-Il  : 

((O, Allah, je me réfugie auprès de Toi contre toute parjure ou toute affaire déficitaire.)) 

(Hadith faible) Al Hakem.

  Le serviteur peut entasser une fortune imaginaire par voies illicites, mais il la paiera en une seconde, il est possible qu'il verse tout ce dont il dispose pour un rein artificiel qui coûterait six-cent-mille, si jamais son rein cesse de fonctionner, sachant que les chances de réussite de l'opération sont de 30% seulement. La purification du sang effectuée par le rein artificiel est moindre que celle par le rein naturel ; l’opération exige de la cortisone, de plus, sa fonction dure un an et demi tout au plus. Il peut payer tout son argent pour une imperfection du fonctionnement du cœur. L’homme doit se rendre à l’évidence qu’Allah (Exalté Soit-Il) est aux aguets s’il pense s'aventurer à amasser de l'argent illicite, 

((Les bonnes œuvres (ou le Birr) c’est ce qui tranquillise l'âme humaine et calme le cœur. 
Le péché c’est ce qui trouble l'âme et perturbe le cœur, quelles que soient les consultations religieuses.))

Hadith cité par des gens de confiance, d'après al-Hakim et l’imam Ahmad. 

  En ce qui concerne l'usure, je vous en ai déjà parlé, lorsqu’un client demande au marchand de lui vendre à crédit une caisse de thé à mille livres, le marchand l'enregistre au nom du client dans son carnet. La caisse est la même, toujours à sa place ; le commerçant demande au client s'il accepte de la lui vendre à huit-cents livres en espèces ! « J'ai vendu et j'ai acheté ! » Dira-t-il ; Non, ce que tu as fait n'est que de l'usure ! Allah Exalté Soit-IL dit :

(Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent  : « Le commerce est tout à fait comme l’intérêt ». Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant ; et son affaire dépend d’Allah. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement)

Sourate Al Baqarah/275.

  Il s'agit d'un emprunt à usure clair comme le jour, quoique soit la nomination légale sous laquelle tu l'enveloppes. 
  Du temps des Abbassides, un homme aux vêtements religieux se tenait devant la maison de passe, il concluait un contrat de mariage lorsque quelqu'un entrait chez la femme, qu’il faisait suivre du divorce quand le voyageur quittait le lieu ! Toutes les désobéissances peuvent se couvrir d'un alibi licite!

2-    Le bien signifie la bonne moralité :

  An-Nawwâs Ibn Sam’aan (qu'Allah Soit Satisfait de lui), relate  :

((J'ai séjourné un an avec Le Messager d'Allah à Médine. Les questions qui se poussaient dans ma tête m'empêchaient d'émigrer ; quand l'un de nous émigrait, il s’abstenait de poser des questions au Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). Donc, je L'ai interrogé sur les bonnes œuvres  (ou le Birr) et le péché. Le Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a répondu 
((Le bien c'est la bonne moralité, le mal est ce qui s’est fixé dans ton for intérieur et que tu détestes que les autres sachent.))

At-Tirmidhi.

  Le mal est tout ce qui t'enveloppe de honte lorsque les autres en prennent connaissance.

3-    Le bien ne se détériore jamais : 

  Le troisième et dernier Hadith, d'après la tradition :

((Le bien ne se détériore jamais, la faute se s’oublie point, Le Souverain Juge est Éternel ; Fais ce que tu voudras, tu ne récolteras que ce que tu auras semé.))
Le bien ne se détériore point signifie que les bons actes ne peuvent qu'être estimés de la part des gens, en tout lieu et en tout temps, à chaque époque et dans chaque contrée.))

  Un de mes parents a désiré partir à Alep, il m'a dit : 
  ''J'étais debout à une station bondée, soudain un homme m'a fait un geste de la main comme pour m'approcher de lui, quand je fus à sa hauteur, j'ai vu un homme extrêmement élégant et courtois qui m’a dit vouloir partir à Alep en voiture et qu'il cherchait un compagnon de voyage. Je suis donc monté dans sa voiture très luxueuse. En route, il m'apprend qu'il était architecte et qu'il voyageait d'une préfecture à une autre ; tout à coup, un accident l'a arrêté : un homme ensanglanté se trouvait par terre ; D'un geste impulsif, il l'emmène à l'hôpital, sans tenir compte qu'on pourrait l'accuser d'avoir provoqué l'accident et qu’il risquait d’être emprisonné ! 
 Quelques années plus tard, notre architecte apprend qu'il y a une adjudication dans une certaine préfecture, il s'y rend afin de prendre le carnet des conditions, il demande à voir le président général, on l'introduit chez lui. Soudain celui-ci se lève, et l'accueille chaleureusement. Voyant que l'architecte ne l'a pas reconnu, il lui rappelle qu'il était le blessé qu'il avait secouru il y a quelque temps. Par un geste de reconnaissance, ce P.D.G. lui offre son aide, et l'architecte obtient l'adjudication qui lui a permis d'accomplir une très bonne affaire et de s’enrichir.
  Gloire à Allah. Le bien est impérissable ; parfois tu rends service à quelqu'un pour l'amour d'Allah Exalté Soit-Il. Trente ans plus tard, tu te trouves dans une impasse, et voilà qu'on te tire d'affaire. Le bien ne se perd jamais. Personne ne renie le bienfait.
  Il y a un point important  : si tu te dis : Je dois présenter un bienfait à ceux-là, peut-être aurais-je besoin d'eux dans l'avenir. C'est un bienfait équivoque, et une association à Allah Exalté Soit-Il. Les bons actes se font pour l'amour d'Allah et sans attendre de récompense en retour. Si tu fais de bonnes œuvres, sois sûr qu'un jour tu en seras rétribué quand tu te trouveras dans un beau pétrin, Allah Exalté Soit-Il t'enverra un ange-gardien au moment propice.
  L’architecte lui a dit : toute cette fortune me revient de ce projet que le P.D.G. m’a octroyé, en guise de reconnaissance de l'avoir secouru et aidé lors de l'accident. En tout cas, le meilleur bienfait est dénudé de toute intention terrestre, Allah Exalté Soit-Il dit : 

( (disant) : «C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude.)

Sourate AL-INSĀN (L’HOMME)  : /9

((Le bien ne se détériore jamais, la faute ne s’oublie point, Le Souverain Juge est Éternel. Fais ce que tu voudras, tu ne récolteras que ce que tu auras semé))

  Le Souverain Juge est Éternel signifie que quand tu accomplis un bienfait, c'est comme si tu as prêté quelque chose à Allah Exalté Soit-Il, Le Souverain Juge Auquel tu as prêté est Éternel, Il te rendra ton prêt multiplié autant de fois. En premier lieu : tous les hommes sont endettés vis-à-vis Du Souverain Juge, voilà pourquoi tu ne dois pas t'attendre à être payé de retour pour le bien que tu auras fait à ton prochain.
  Trois Hadiths commencent par le terme « Bien » :

((Les bonnes œuvres (ou le Birr) c’est ce qui tranquillise l'âme humaine et calme le cœur. 
Le péché c’est ce qui trouble l'âme et perturbe le cœur, quelles que soient les consultations religieuses.))

((Le bien c'est la bonne moralité, le mal est ce qui s’est fixé dans ton for intérieur et que tu détestes que les autres sachent.))

((Le bien ne se détériore jamais, la faute ne s’oublie point, Le Souverain Juge est Éternel ; Fais ce que tu voudras, tu ne récolteras que ce que tu auras semé.))

Salmân Al Farisi : Quêteur du Vrai :

  Nous passons maintenant à la biographie d'un compagnon vénérable : Salmân Al Farisi. Il raconte : J'étais un jeune perse des habitants d’Asbahane, plus précisément d’un village qu'on appelle Jayyane, mon père était administrateur du village ou son chef, soit dit un homme de science religieuse ; il était le plus riche et le plus estimé, j'étais son fils préféré depuis ma naissance. A mesure que les jours passaient, il s'attachait à moi davantage, il était même allé jusqu' à me retenir à la maison tant il avait peur pour moi tout comme on retient les filles. J'avais étudié à fond Le Mazdéisme au point qu'on m'a confié la tâche d'enflammer le feu qu’on adorait, de façon à le garder embrasé de nuit comme de jour. Mon père possédait un grand village qu'il exploitait et récoltait ses produits qui nous donnaient de gros bénéfices. Une fois, un contre-temps l'a empêché de visiter son village dont il menait les travaux, et il m'a prié de le suppléer ce jour-là. 
  Je suis sorti pour gagner notre village, en route, je suis passé par une église, j'ai entendu les chants religieux des prieurs qui ont attisé mon intérêt. J'ignorais tout ce qui concerne les chrétiens ou les autres religions, tant mon père tenait à ce que je ne franchisse pas le seuil de la maison. J'ai pénétré dans l'Église pour voir ce que les prieurs faisaient. À leur observation, j'ai aimé leurs cultes, et je fus tenté par leur religion, je me suis dit : Par Allah, ceci est meilleur que notre religion ! Je suis resté avec eux jusqu'au coucher du soleil, négligeant d'aller au village. Je leur ai demandé quelle était l'origine de cette religion. Ils ont répondu qu'elle provient des pays de Cham. Quand je suis rentré la nuit, mon père s'est enquis sur ce que j'ai fait dans la journée, je lui ai raconté mon aventure : « O mon père, je suis passé par des gens qui font la prière dans une église, leur religion m’a plu, et je leur ai tenu compagnie jusqu’à ce que le soleil eût disparu ». 
  L'effroi s'est emparé de mon père, il m'a dit : mon garçon, cette religion n'implique guère de bien, ta religion et celle de tes ancêtres est meilleure ! 
  Si cet enfant avait écouté son père, il n'y aurait pas eu de Salmân Al Farisi aujourd’hui. Le père ne peut toujours avoir raison ! 
  « Père, par Allah, leur religion est meilleure que la nôtre ! » 
  Mon père s'est inquiété de mes paroles, a craint que je ne m'apostasie, m’a enfermé dans la maison et a ligoté mon pied. 
  Quand l'occasion s'est présentée, j'ai envoyé dire aux chrétiens : Si vous savez qu'une caravane se dirige vers les pays du Cham, apprenez-le-moi. Peu après, l'occasion s'est présentée, j'ai réussi à me délier, et me suis enfui, déguisé, pour rejoindre la caravane dans son départ. 
  Arrivé à destination, je me suis renseigné à propos du meilleur homme de science chrétienne dans ce pays, on m'a indiqué l’évêque d'une église. Je me suis rendu chez lui et lui ai manifesté mon désir d'adopter sa religion, de rester auprès de lui pour apprendre la pratique de ses cultes, il m'a fait entrer, j'ai commencé à m'occuper de ses besognes, mais je n'ai pas tardé à découvrir qu'il était un mauvais homme, qu'il commandait à ses adeptes de faire l'aumône et les y exhortait en leur promettant une récompense, mais au lieu de l'octroyer aux démunis, il la thésaurisait pour lui-même jusqu’à en avoir rempli sept cruches d'or et d'argent. 
  En voyant son comportement je me suis mis à le haïr. Lorsqu'il est mort, les chrétiens ont voulu l'ensevelir, je les ai mis au courant de ses manigances « votre compagnon était le pire des hommes, il vous ordonnait de payer l’aumône, vous encourageait à cela et la thésaurisait pour lui-même. Il n’a jamais rien donné aux pauvres ». « Comment avez-vous pu le savoir ? » m’ont-ils demandé. « Je vous montrerai l’endroit où il cachait son trésor » leur ai-je répondu. Ils en ont fait sortir sept jarres remplies de pièces d’or et d’argent. En découvrant la vérité, ils ont juré de ne pas l’enterrer et ils l'ont crucifié et lapidé !
  Peu de temps après, ils ont désigné un autre évêque à sa place, je lui ai tenu compagnie et j'ai découvert en lui un ascète qui se désintéresse du monde terrestre et se voue aux cultes nuit et jour, très vite je me suis attaché à lui, et je ne m'en suis guère séparé. Sur son lit de mort je lui ai demandé à qui je pourrais me fier à sa mort. Il m'a répondu qu'il ne voyait personne de compétent excepté un homme du Moussel, en Iraq, qui n'a rien changé au Livre Saint ni ne l’a dénaturé. À son décès, je me suis hâté de rejoindre l'homme qui, en vérité, était si probe. La même histoire s'est répétée, et sur ma demande au moment de son agonie, il m'a conseillé quelqu'un qui résidait À Nusaibine. Là-bas, j'ai trouvé l'homme selon mes souhaits. Malheureusement le même incident s'est renouvelé, et avant de s'éteindre, il m'a conseillé de me rendre à Ammouriah où je découvrirais mon homme de science probe. Je ne me le suis pas fait répéter. J'ai vite repéré le moine, et lui ai révélé mon intention, d'ailleurs il était comme ses prédécesseurs, digne de confiance, chez lui j'ai même réussi à acheter une brebis et quelques vaches. Quand sa fin s'est annoncée, je l'ai informé de mon dessein et l'ai interrogé sur la direction qu'il me fallait prendre, il a répliqué : Mon fils, je ne connais personne sur terre qui soit apte à continuer ce que tu avais entamé d'entreprendre. Mais le temps est venu de témoigner de l'apparition, dans les terres des Arabes, d'un Prophète qui professera La Religion d'Ibrahim, puis il aura à émigrer de sa terre natale vers une terre qui se distingue par ses palmiers, située entre deux monts. Il porte Sur Lui des indices évidents, Il accepte le présent mais pas l'aumône, s'il t'est donné de gagner ce pays, fais-le. Sur ce, il s'est éteint. J'ai demeuré à Ammouriah pour un certain temps, puis des commerçants arabes sont passés et j'ai troqué mes vaches et ma brebis contre le voyage que je ferais dans le pays des palmiers avec eux. Arrivés à Wadi Al Qoura sur le chemin de Médinah, ils m’ont trahi et je suis tombé dans le guet-apens qu'ils m'avaient prémédité, ils m'ont vendu à un juif auquel je devais rendre mes services, c'est pendant la période préislamique. 
  Un beau jour, le cousin de mon maitre du clan Béni  Quraydhza est venu le visiter, il m'a acheté et m'a emmené avec lui à Yathreb, la ville était telle que mon compagnon d’Amouria me l'avait décrite avec ses palmiers. J'y ai résidé avec lui quelque temps. 
  A cette époque, le Messager d'Allah (Salla Allah Alaihi Wa Sallam) guidait son peuple à Mecque sur La Bonne Voie, mais je ne connaissais pas encore La Révélation, tant j'étais occupé par les besognes que m'incombait l'esclavage. Après cela, Le Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a émigré à Yathreb. Par Allah j'étais au sommet du palmier qui appartenait à mon maître et sous lequel il était installé. Soudain son cousin est arrivé à sa hauteur et lui a dit  : 
  « Qu'Allah Exalté Soit-Il,  abatte Béni Qilah, Al Awss Wal et Al Khazradjs, qui se sont réunis aujourd'hui à Qibaa' autour d'un homme arrivant de Mecque et prétendant La Prophétie. »
 Quand je l'ai entendu parler, j'ai été troublé et comme saisi d’une fièvre, j'ai failli tomber au-dessus de mon maître. 
  J’ai vite fait de descendre de l'arbre, très ému et j'ai demandé à l'homme de me répéter son récit, mon maître alors s'est courroucé, et m'a asséné un coup de poing en disant : De quoi te mêles-tu ? Occupe-toi de ton travail ! 
  Le soir, j'ai pris des dattes et me suis dirigé vers le lieu où se tenait Le Messager d'Allah (Salla Allah ‘Alaihi wa Sallam) : « On m'a dit que Tu es vertueux, et que Tu as des compagnons, que vous êtes des étrangers et en pénurie or, je vous ai apporté ceci en guise d’aumône car j’ai pensé que vous êtes plus en droit que quiconque d’autres ! »  Puis j’ai placé les dattes entre ses mains.
  Le Messager d'Allah dit alors à ses compagnons  :

''Mangez-en'' 

  Mais il s'est abstenu d'en prendre; je me suis dit en mon for intérieur  : C'est le premier indice! 
  Dans un deuxième temps, Je me suis mis à rassembler des dattes, et me suis rendu chez lui à la Médinah où il s’est installé après avoir quitté Qibaa’. Je Lui ai dit  : 
« J'ai constaté que tu ne mangeais pas de l'aumône, Je T'ai apporté cette fois ces dattes en cadeau, Il en a mangé et ordonné à ses compagnons de L'imiter, alors j'ai compris que c'était le deuxième indice.
  Quand Le Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) m'a vu L'observer et Le reconnaître, je me suis jeté à son cou en pleurant et L'embrassant !

'' Quelle est ton histoire  ?''

m'a-t-Il demandé. Je Lui ai relaté mon histoire qui l'a attiré et m'a demandé de la raconter à ses compagnons qui ont été très intéressés. 
  Que la paix soit sur Salmân Al Farisi le jour où il a pris la décision de chercher Le Vrai en tout lieu, il a subi toutes les peines, accepté l'esclavage pour arriver à ses fins, a supporté le servage et les sévices, a sacrifié son bien (la brebis et les vaches) à ceux qui devaient l’amener dans les pays des arabes ! Comme il a payé cher !

((Qu’il est onéreux le Bien d’Allah !))

***
« Notre Amour n'est point aisé, et à tous ceux qui ont prétendu …
« … qu’il est aisé, nous dirons  : Tu Nous as ignoré

« Le plus aisé dans l'amour est son massacre du jeune homme 
« Et le plus dur qui a tué le jeune homme est le jour où il Nous a abandonné. »

  Par le prix cher qu'il a payé, il est devenu notre maître Salmân Al Farissi. Dans L'Islam pas de racisme, Allah Exalté Soit-Il dit  : 

(13. Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur.)

Sourate Al -HUJURĀT (LES APPARTEMENTS)  : 13.

  Que la paix soit sur Salmân Al Farisi quand il a connu Le Vrai ; il y a ajouté Foi, il a confirmé sa Foi ; que la paix soit sur lui le jour de son décès, et Le Jour de La Résurrection.

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