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04-05-2024
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La Biographie-La biographie du Prophète-Connaissance de la biographie du Prophète -Leçon (17-57) : L'émigration vers Habacha (corne d’Afrique).
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Le sens des " assujettis " dans ce verset :

  Frères, nous abordons une nouvelle leçon de la jurisprudence tirée de la biographie prophétique, nous avons atteint la leçon qui porte sur l’expatriation vers Habacha mais avant de parler de l’exil nous devons apporter un éclairage, méditez ces versets; Allah exalté soit-Il a dit :

((Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les anges enlèveront leurs âmes en disant : "où en étiez-vous ?" "Nous étions assujettis sur terre", dirent-ils. Alors les anges diront : "la terre d'Allah n'était-elle pas assez vaste pour vous permettre d'émigrer ?" voilà bien ceux dont le refuge est l'Enfer. Et quelle mauvaise destination !))

[Sourate Annissa (les femmes) 97]

  Percevez-vous qu'un assujetti sur terre tombera sous le châtiment du Seigneur des univers s'il n'avait pas émigré ? Comment ? Si tu vas dans un pays en ayant un seul but : obtenir le doctorat, mais si l'université t'avait interdit de t'y inscrire, resterais-tu dans ce pays-là ? Tu y es allez dans un but unique, obtenir le doctorat. Si l'université te refuse l’inscription, demeurer dans ce pays perd sa raison d’être, tu dois impérativement partir ailleurs, c'est à titre d’exemple.

  Si on extrapole l'exemple : tu es venu dans le monde pour l’unique raison d'adorer Dieu, la preuve :

((Je n'ai créé les génies et les humains que pour me vénérer))

[Sourate Azzaryat (qui éparpillent) 56]

  Si on t’empêche de vénérer Dieu dans un pays quelconque, il est indispensable de le quitter, mais si tu tentes une réforme avant de partir et que tu y parviens ne part plus. Si tu peux créer un climat te permettant d’adorer Allah, ne pars pas. Si tu parviens à changer l’esprit des gens, ne pars pas. Mais si tu es dans l’impossibilité de vénérer Dieu alors que l'adoration d'Allah est ta raison d’être, tu dois absolument partir. Examinons l'honorable verset suivant :

((Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les anges enlèveront leurs âmes en disant : "où en étiez-vous ?" "Nous étions assujettis sur terre))

[Sourate Annissa (les femmes) 97]

  Que signifie " assujetti "? C’est quand tu es faible en terme de capacité, et qu’on t’a empêché de vénérer Allah, de voiler tes femmes et tes filles, d'accomplir les rites liés à ta religion, c’est quand on t’interdit de faire les devoirs envers Allah, exalté soit-Il, dans ce cas tu es faible, tu n’as pas pu réformer ou changer, tu dois, donc, partir.
  Le deuxième sens : C’est le cas d’un pays de liberté mais présentant un mode de vie tentant qui peut t’affaiblir l’âme devant les désirs. Tu ne peux, ainsi, pas établir l'ordre de Dieu non pas à cause de l'oppression mais à cause de la faiblesse. C'est un autre cas d’impuissance.
  Quand tu résides dans un pays où tu es empêché d'adorer Allah, tu dois chercher un pays où tu peux le faire et de réaliser, ainsi, l’objet et la finalité de ton existence, l'objectif derrière ta venue au monde, l'adoration en l’occurrence.

Pourquoi le prophète envoya ses compagnons à Habacha ?

  Chers frères, le prophète paix et salut sur lui, était vulnérable et en difficultés, mais son oncle le protégeait. Tandis que les quelques musulmans étaient exposés aux offenses, au harcèlement, aux restrictions, aux coups, au calvaire. Quant au prophète, paix et salut sur lui, Allah l'a qualifié dans Sa parole :

((Assurément, vous avez, en la personne du Messager de Dieu, un excellent modèle à suivre ))

[Sourate AL Ahzab (les coalisés) 21]

((Sûrement, un messager des vôtres est venu à vous, il supporte mal les difficultés que vous subissez, il est plein de sollicitude pour vous, il est compatissant et miséricordieux envers les croyants))

[Sourate Attouba (le repentir) 128]

  La miséricorde du prophète, paix et salut sur lui, a poussé ses compagnons opprimés, harcelés, frappés et dépouillés à l'émigration vers Habacha pensant qu'il y régnait un roi juste.

Les types de voyage dans l'Islam :

  A propos, quel jugement porte l'Islam sur le voyage ? Le degré le plus haut des voyages est incontestablement :
  Le premier voyage : pour propager la parole d'Allah
  Le deuxième : pour s’exiler afin de préserver sa religion
  Le troisième : la quête du savoir
  Le quatrième : assurer son gagne-pain
  Il existe actuellement un voyage qui s'appelle le voyage touristique. Ce voyage est jugé comme étant permis, sans plus, à condition de faire les cinq prières, brider son regard et éviter les désobéissances pendant le voyage. Mais si la tournée était un prétexte pour commettre les désobéissances et les péchés, il serait interdit.

Déroulement de l’émigration des musulmans vers Habacha :

  La première émigration à Habacha a eu lieu au cours de la cinquième année de la mission du prophète, paix et salut sur lui. Le groupe des exilés était composé de onze hommes et quatre femmes partis discrètement vers Chouaibia, quelques-uns avaient une monture, les autres marchaient à pieds. Ce « confortable » Islam que vous vivez aujourd'hui, ces mosquées, ces sermons, ces leçons et cette sécurité que ressentent les musulmans, qui a avancé son prix ? Ce sont les compagnons du prophète que la satisfaction d'Allah soit sur eux. Ils ont payé un lourd tribut. Un homme qui voyage à pied de la Mecque à Habacha, la vie était très dure et la chaleur était insupportable. Avec l’aide d'Allah, une fois arrivés à la côte, deux embarcations commerciales les a tous transférés vers la rive de Habacha contre un demi-dinar.

(selon des sources authentiques, il a été rapporté de la mère des croyants Om Salama, qu'Allah soit satisfait d'elle, qui fut parmi les émigrés à Habacha lors du premier exode, elle a dit : quand la Mecque nous était rendue invivable et quand les compagnons du prophète, paix et salut sur lui, étaient agressés et offensés, quand il ont ressentis l’affliction tout en craignant pour leur religion alors que le prophète, paix et salut sur lui, ne pouvait pas leur éviter ce mal.)

  Il y a un enseignement à tirer de sa faiblesse, je l'ai mentionné à deux reprises à titre d’estime envers ceux qui croient en lui. Le prophète n'a rien à donner, il ne dispose pas de pouvoir pour protéger ses adeptes, il ne peut rien pour eux ni de bien ni de mal. Alors la croyance au prophète était sincère. Tandis que si un homme fort, parmi les puissants du monde, prétend la prophétie et s'il invite les gens à croire en lui, je suis certain que les nombreuses personnes qui croient en lui l’auraient fait par pure crainte et cette croyance n'a pas de valeur. Allah, gloire à Lui, a voulu que la croyance des gens à son messager, paix et salut sur lui, soit sincère pourvue ni de convoitise ni de crainte ni d’envie ni d’appréhension. 

 Le prophète, paix et salut sur lui, était protégé dans sa communauté grâce à son oncle Abou Taleb.

(Il dit PSL : Il y a à Habacha un roi auprès de qui nul n’est lésé, rejoignez-le dans l’attente d’un dénouement et d’une issue heureuse grâce à Allah. Alors nous sommes parti, selon Om Salama- A l’arrivée, nous nous sommes réunis en posant pied au meilleur foyer en paix avec un bon voisinage tout en ayant la religion sauve sans crainte d’injustice de la part de ce roi. )

[AL Athar]

  On raconte que notre maître Ottoman Ben 'Affan était le premier parti vers l’exile en compagnie de sa femme Roukaia, la fille du messager d'Allah paix et salut sur lui. L’imam AL Bokhari raconte un hadith dans une tradition d'après Anas : Le prophète PSL a tardé à recevoir la nouvelle de leur arrivée à AL Habacha, sains et saufs. Une femme est venue le voir en disant : je les ai vus et Ottoman portait sa femme sur une monture. Ainsi le prophète a-t-il rétorqué :

(Qu'Allah les accompagne, Ottoman est indubitablement le premier, après Loth, à avoir migré vers Dieu en compagnie de sa famille)

[AL Athar]

Les sens de l’émigration vers Allah et Son messager :

1- Cas de l'émigré visant rendre service à sa nation :

  Il arrive qu’un individu se rende dans le monde occidental pour terminer ses études et qu’il y prenne goût à la vie. C'est un mode de vie très plaisant, tout est à sa disposition pour subvenir aux besoins, des revenus astronomiques, tout y est au servie de l'homme. Ainsi, oublie-t-il sa patrie, son pays et sa nation. Il oublie qu'il est redevable envers sa patrie dans la mesure où il ne vise qu’à gagner le maximum d'argent.
  Quand cet individu prend une décision héroïque de rentrer dans son pays musulman sans essor mais en voie de développement, afin de transmettre son savoir aux musulmans de sa communauté; je pense que cette personne, qui rentre dans son pays et qui accepte les tracasseries dans le but de rendre des services ostensibles à sa nation islamique, compte pour un émigré auprès d'Allah.

2- Celui qui tient à sa religion en temps de zizanie, est un émigré vers le messager d'Allah :

  On a un autre sens de l’émigration: l’adoration pendant les troubles, les discordes, les débauches et les libertinages, au temps où la religion s’estompe et l'homme qui prie Allah ressemblera à celui qui tient une braise dans sa main, c'est le temps des femmes habillées tout en étant dénudée, c'est le temps où le traitre est confident et le confident se traite comme un traitre, c'est le temps où l’on nuit à ceux qui appellent au bien et qui dénoncent le mal, c'est le temps où le cœur du croyant se brise de la gravité de ce qu'il voit sans pourvoir prononcer un mot, s’il s’exprime il est tué, s'il garde le silence il est abusé, c'est le temps où l’on assassine comme si on abattait des moutons, ni le meurtrier ni la victime ne savent la raison de la tuerie. Dans ce temps difficile, l'adoration pendant ces troubles est comme une émigration vers le prophète.
  En eschatologie, prier Allah est aussi une émigration franche vers Allah pendant les discordes, les troubles, les égarements, les désirs et les illusions, au moment où la bienfaisance devient une malfaisance tandis que la malfaisance se transforme en bienfaisance. Elargissant encore la notion de l’émigration, Le prophète PSL a dit :

(L’émigré est celui qui quitte les interdictions d'Allah)

[Raconté par AL Bokhari dans AL Sahih (L’exact)]

Parmi les femmes qui se sont émigrées avec leurs maris à Habacha :

  Frères, après la conquête de la Mecque, la porte de l’émigration s’est refermée :

(Point d’émigration après la conquête de la Mecque)

[Raconté par AL Bokhari dans AL Sahih (L’exact)]

  En tête des honorables compagnons qui ont émigré, on trouve Ottoman Ben 'Afan, Abdel Rahman Ben 'Of, AL Zobeir Ben AL 'Awam, Abou Houzaifa Ben 'Otba, Mos'ab Ben 'Omeir, Abou Salama Ben Abd AL Asad, Ottoman Ben Math'oun et d'autres. Quant aux femmes, elles sont: Roukaia la fille du prophète paix et salut sur lui, Sahla la fille de Sahel et la femme d’Abou Hozeifa, Om Salama la fille de Abou Omaya et la femme d’Abou Salma, Leila la femme de 'Amer Ben Abou Rabi'a. Cette émigration a été nommée la première émigration à Habacha.
  Percevez-vous, frères, l’élément féminin, Voyez-vous comment ces honorables condisciples partageaient avec leurs maris le meilleur et le pire aussi bien chez elles qu’en déplacement.

Pourquoi AL Siddiq n'a pas émigré à Habacha ?

  Frères, abordons les péripéties qu’a vécues AL Siddiq (surnom du compagnon Abou Baker signifiant quelqu’un qui admet avec forte conviction) : Abou Baker qu'Allah soit satisfait de lui, voulait suivre les exilés à Habacha lors de cette première émigration, car il n’en pouvait plus d’encaisser les offenses Koraichi. Pourtant, Il fut un grand maître dans sa communauté mais l’abjection est dépourvue de sens et d’estime envers la classe des gens. Le faux ne distingue pas entre le bienfaisant et le malfaisant. Suite à l’escalade des agressions des mécréants à son encontre, notre maître AL Siddiq est parti en empruntant une autre voie. Selon les nouvelles, il avait pris la route du Yémen. Une fois arrivé aux bassins Ghimad, il croise Ibn AL Daghna, le maître des tribunes Kara qui se sont alliées avec Baní Zahra AL Koraïchites. Il dit : Où voulez-vous aller Abou Baker ? Il lui répond: ma communauté m'a chassé, je veux voyager et adorer mon Seigneur. Ibn AL Daghna rétorque: Quelqu’un comme toi ne doit ni partir ni se faire expulsé...
  C'est pourquoi, le prophète, paix et salut sur lui, a dit :

(Seuls les bienfaisants peuvent reconnaitre la grâce auprès des personnes obligeantes)

[AL Athar]

  ... Parce que tu soutiens les pauvres, Tu renoue les attaches familiales, tu épaule tout le monde, tu traites bien tes invités et tu aides à récupérer ses droits. AL Siddiq, qu'Allah soit satisfait de lui, était le compagnon qui ressemblait le plus au messager d'Allah. Après le prophète, il n’y a jamais eu de personne aussi bien qu’Abou Baker. Ibn AL Daghna l’a mis sous sa tutelle, c’était une habitude répandue dans la vie préislamique consistant à mettre quelqu’un sous une protection morale. Personne ne pouvait faire du mal à quelqu’un cautionné par un homme noble.
  Frères, j'ai un ami, sans présomption aucune, qui me semble bienfaisant et pieu. C’était un fonctionnaire honnête selon toute vraisemblance, il était facile de remarquer sa droiture, sa pitié, sa politesse, son engagement et sa moralité. Un jour, il a voyagé avec quelqu’un de mieux placé, quelqu’un à des années lumières de la religion, il ne s’interdisait aucun pêché. Quand ils ont été invités au repas, son supérieur hiérarchique a décliné les boissons alcoolisées. A la fin du repas, il a interpellé mon ami: As-tu remarqué qu'il n'y avait pas de boisson alcoolisée à table? Mon ami a acquiescé. Il lui a dit: c'est pour toi parce que je vois que ta religiosité est authentique. Donc, même le Vicieux, loin de la religion, a de l’estime envers un croyant sincère, fidèle, pieux, honnête et vertueux.
  Alors, Koraich a accepté la tutelle à condition qu'il accomplisse son culte chez lui, qu'il ne la répande pas et qu'il prie son Seigneur dans son foyer. Quelques temps après, Abou Baker s’est mis  à lire le Coran avec ferveur dans la cour de sa maison, il pleurait tout le temps et ne pouvait pas empêcher ses larmes de jaillir en récitant le Coran. Ainsi, les fils et les femmes des mécréants se réunissaient-ils en admirant sa lecture, ils l’observaient en écoutant le Coran ce qui a effrayé les Koraichi et les a poussé à demander à Ibn Daghna de le censurer. Ibn AL Daghna lui a, donc, demandé de choisir entre prier en cachette ou bien sortir de sa protection. Abou Baker a préféré sortir de sa tutelle en lui disant: je sors de ta protection, je me contente de celle d'Allah. Alors, Abou Baker est resté à la Mecque près du messager d'Allah, paix et salut sur lui, en sollicitant la protection d'Allah exalté soit-Il. Il a supporté la maltraitance des mécréants jusqu’au jour où le prophète, paix et salut sur lui, lui a permis d'émigrer.
  Ecoutez bien ce texte :

(Quiconque me dépasse et demande refuge auprès d'un être que J’ai créé, Je le sais par son intention, J’effondrerai la terre sous ses pieds, et Je couperai les aides du ciel entre ses mains. Quiconque me demande refuge en faisant abstraction de Mes créés, Je le sais par son intention, Je lui offrirai une issue même si le monde de la terre et du ciel complotait contre lui)

[AL Athar]

La rumeur que les musulmans ont appris à Habacha concernant les Mecquois :

  Frères, il s’est produit un évènement, juste après la première émigration, le messager d'Allah paix et salut sur lui, a prié à la mosquée sacrée (le sanctuaire de la Mecque) et a lu la sourate AL Nadjem (l’étoile) puis il s'est prosterné, tout ceux qui l'entendaient se sont prosterné après lui, aussi bien les musulmans que les non-musulmans. Qu’en déduisez-vous ? Le croyant dispose d’une aura brillante, il est serein, il impose le respect, il impressionne, on apprécie sa compagnie même si on ne le connait pas.
  La rumeur de la conversion à l’islam de Koraich s’est alors répandue à la Mecque. Les musulmans à Habacha ont appris que la Mecques s’est convertie ce qui a incité un nombre parmi eux à rentrer dont Ottoman Ben Math'oun, ils se sont ensuite retourné à Habacha quand ils se sont rendus compte que c’était une fausse rumeur, Un autre groupe les a raccompagnés à Habacha et ce fut la deuxième émigration. Il a été rapporté qu’ils étaient 82 hommes accompagnés de leurs femmes et enfants ; une autre version de l’histoire rapporte que le nombre des femmes lors de la deuxième émigration est 18.

Le contenu du message qu'un groupe de Koraiche porta à AL Najachi :

  Frères, c’était la première et la deuxième émigration. Koraiche souffrait énormément du départ des musulmans en se libérant de leur torture, de leur mauvais traitement, de leur harcèlement, de leur nuisance. Ils tissèrent des complots contre les musulmans qui vivaient en paix et en sécurité dans l’ombre du roi de Habacha.
  Chers frères, l'intention du mécréant est pire que son acte parce que les énormités il veut toujours en faire plus, tandis que l'intention du croyant est meilleure que son acte. Suite à la deuxième émigration et craignant la propagation de la prédication islamique après avoir échoué à empêcher les musulmans de partir, Koraiche a envoyé une délégation incluant Amr Ben AL 'As et Abdoullah Ben Abi Rabi'a. La délégation a amené des cadeaux précieux pour qu’ils soient offerts à AL Najachi et à ses patriarches afin qu'il leur rende ces émigrants pour qu’ils les maintiennent sous harcèlement une fois de retours à la Mecque. La délégation a ainsi tenté d’influencer les patriarches à l’aide des cadeaux. Il arrive qu’une personne admette quelque chose non pas par conviction mais sous l’influence du montant quand il est grand, le paquet fait son effet. Ils ont profité de la faiblesse humaine et ont supplié les patriarches afin d’en faire un groupe de pression face AL Najachi pour le pousser à leur livrer les émigrants, ainsi les ont-ils soudoyé à l’aide de précieux cadeaux.
  En outre, ils prétendirent que ces musulmans sont des jeunes effrontés qui avaient abandonné la religion de leur communauté au profit d’une religion autre que celle d’AL Najachi (la religion chrétienne), une religion inventée que personne ne connait. Ils se mirent d'accord avec les patriarches de conseiller AL Najachi pour qu’il les renvois sans même leur adresser la parole. Un verset coranique évoque la parole de notre maître Soliman :

(Alors Soliman dit : (nous allons voir si tu as dit la vérité ou si tu as menti)

[Sourate Annamel (les fourmis) 27]

Al Najachi a-il examiné l’affaire? Quelle conséquence ?

  Al Najachi décida de vérifier par lui-même la véracité. Il invita les musulmans et leur demanda d’apporter leurs arguments. Ja'far Ben Abi Taleb, qu'Allah soit satisfait de lui, prit la parole mandaté par ses frères émigrants :

« O roi ! Nous étions un peuple païen qui adorait les idoles ; nous avions l’habitude de consommer des charognes et de commettre les turpitudes. Nous étions connus pour porter atteinte au voisinage, et le fort d’entre nous oppressait le faible, jusqu’à ce qu'Allah nous envoie un homme des nôtres dont nous connaissons la moralité sans égale, la chasteté, et la sincérité. Il nous a invités à n’adorer que Dieu Seul et à nous débarrasser de ce qu’adoraient ceux qui nous ont précédés comme idoles et représentations en pierre, à ne dire que la vérité, à nous acquitter du dépôt qui nous été confié, à raffermir les liens de parenté, à entretenir le bon voisinage, et à cesser de commettre les actions tabous et de verser le sang. »

[Raconté par Ahmad d'après Om Salama dans sa tradition]

  Par Allah, c'est une parole extraordinaire. AL Najachi demanda à Ja'far de réauthorr une chose de ce que Mohammed PSL a apporté. Il récita les premiers versets de la sourate Mariam (Marie). Ainsi, AL Najachi pleura avec ses patriarches et il dit : "cette parole sort du même lustre venu avec Moïse, allez-y en sécurité dans mon pays et je jure que je ne vous livrerai à personne".
  Honorable frères, si vous occupiez le poste du chef, même un chef de famille, si votre fille est venue chez vous pour se plaindre de son mari, recevez sa plainte même si elle est perfectible, demandez au beau-fils la raison du désaccord, appelez-le au téléphone s’il le faut. Qu’est ce qui t’a dérangé ma fille ? Pourquoi n’étiez-vous pas objectif ? Pourquoi considérez-vous que la parole de votre fille est infaillible ?

((Alors Soliman dit : (nous allons voir si tu as dit la vérité ou si tu as menti))

[Sourate Annamel (les fourmis) 27]

  Nous imaginons que le juge se trouve forcément au palais de justice, pas du tout: le père est un juge entre ses fils et ses filles, entre ses beaux-fils et entre ses frères; la plupart des gens sont amenés à arbitrer entre des antagonistes.
  Allah, exalté soit-Il, a dit :

((Alors Soliman dit : (nous allons voir si tu as dit la vérité ou si tu as menti))

[Sourate Annamel (les fourmis) 27]

Que fit 'Amr Ben AL 'As lorsque AL Najachi se mit d'accord avec la parole de Ja'far ?

  Mais cet essai échoua, alors le lendemain 'Amr Ben AL 'As vint chez le roi et lui dit : Après l’échec de la première tentative, ‘Amr Ben AL’As est vint rencontrer le roi et lui dit : "ils disent des énormités à l'encontre de Issa (Jésus)". AL Najachi convoqua les musulmans et les interrogea sur le sujet. Ja'far dit : "nous disons que Issa est le serviteur, le messager et le mot d'Allah et qu'il est Son âme descendue sur Mariam, la vierge ». AL Najachi décida définitivement de laisser les musulmans vivre en paix. Ils résidèrent en bon voisinage dans un bon pays. Quant aux prêtres et moines qui entendirent la parole de Ja'far et sa récitation du Coran, ils eurent des larmes aux yeux reconnaissant la vérité. Alors, Allah, exalté soit-Il, descendit Sa parole :

((Tu trouveras certainement que les juifs et les mécréants sont les ennemis les plus acharnés envers les croyants. Et tu trouveras certainement que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent "Nous sommes chrétiens". C'est qu'il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu'ils ne s'enflent pas d'orgueil* et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager PSL, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu'ils ont reconnu la vérité. Ils dirent : ô notre Seigneur! Nous croyons : inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent de la véracité du Coran))

[Sourate AL Mayada (la table servie) 82-83]

La durée de résidence des musulmans à Habacha :

  Frères, les compagnons du prophète PSL résidèrent à Habacha la durée qu'ils voulurent. 'Obeid Allah Ben Jahch le mari de Om Habiba la fille de Abi Soufian mourut en la laissant livrée à elle-même. Pour l'honorer, le prophète PSL lui demanda en mariage et elle devint son épouse tout en étant loin à Habacha. C’était AL Najachi qui les maria avec une dot de 4000 de dinars, AL Najachi lui offrit le trousseau, le prophète ne lui envoya rien. AL Najachi la dépêcha en compagnie de Charhabil Ben Hasna.
  Chers frères, une délégation de la part d’AL Najachi est venue voir le prophète PSL qui était d’une moralité tellement exemplaire qu’il a tenu à leur rendre service lui-même. Sa fidélité était un modèle à suivre.

Les preuves et les argumentations qui montrent l'entrée de AL Najachi en Islam :

  Frères, des nombreux indices indiquent la conversion d’AL Najachi à l’Islam. Les livres d’histoire rapportent qu'il a embrassé l'Islam ce qui a provoqué le rejet de sa communauté à son encontre. Plutôt que de lutter, il a préféré mettre à la disposition des musulmans des embarcations pour assurer leur départ en paix dans l’éventualité d’une défaite. Il a écrit un document qui atteste de son entrée en Islam. Les Chaikhans disent que le prophète PSL a annoncé lui-même la triste nouvelle de la mort de AL Najachi et que le jour de sa mort, la 9ème année Hégire, le prophète a dirigé pour lui la prière du mort-absent.

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